Prométhée le prévoyant est presque partout, sauf quelque part. Là où il est, on pense à demain. Comment faire la guerre à haute intensité demain; comment suivre les malades demain; comment soigner certaines pathologies demain; comment conduire les véhicules demain; comment développer les codes informatiques demain; comment créer et transmettre le savoir demain; comment construire des maisons demain; comment fabriquer des machines demain; comment communiquer demain; comment planter demain; comment récolter demain; comment rendre la justice demain; comment écrire un livre demain; comment peindre un tableau demain.
Mais aussi, que manger demain; que boire demain; quelle musique écouter demain; quel habit porter demain; quel entraîneur demain; quel dentiste demain; quel mécanicien demain. En somme, quel type de capital humain demain, face au progrès scientifique, notamment face à l’intelligence artificielle.
Prométhée le prévoyant, contrairement à Épiméthée l’étourdi, transcende l’insouciance du demain par un regard prospectif. Mais, les Épiméthées d’un certain monde oublient de pourvoir l’homme de la nouvelle forme de culture par une éducation de qualité et adossée aux nouveaux progrès de la recherche scientifique. Ils se satisfont du train-train habituel du misérabilisme ambiant et ne se soucient guère du nouveau monde qui se crée sous la voûte du ciel.
Pour s’impliquer dans la société de demain -mais qui est déjà là- il importe qu’aujourd’hui, l’on suive toutes les évolutions scientifiques, que l’on soit au même niveau de connaissance que les autres sur toutes les innovations ambiantes, que l’on s’approprie tout l’état des techniques. Pour ce faire, il nous faut une vision transformationnelle de notre propre société, notamment dans le domaine du savoir. Mais, ce n’est pas avec l’école actuelle que nous y arriverons.
Prométhée
