Home Lettre de Yakamambu Lettre de Yakamambu : Mon très cher ami Mbulunkwé, mboté!

Lettre de Yakamambu : Mon très cher ami Mbulunkwé, mboté!

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Nos amis communs, Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu ont remarqué que l’attribution, par le gouvernement, de nos terres agricoles aux Rwandais est une affaire qui fait couler beaucoup d’encre et de salive chez les Congolais. Dans les ngandas comme dans les veillées mortuaires, dans le transport en commun comme dans les marchés, les gens ne brodent qu’autour de cette affaire, sous un angle sévèrement critique à l’égard des autorités.
En gros, il ne faut pas se voiler la face ni mener la politique de l’autruche: les Congolais ne sont pas d’accord d’entendre parler de l’attribution de leurs terres aux Rwandais. Ils ne sont pas contre eux, mais ils ne veulent pas que ceux-ci viennent pratiquer l’agriculture à leur place, au Congo. Les autorités qui ont essayé de défendre cette attribution sont traînées dans la boue dans les réseaux sociaux. A commencer par le Premier ministre qui défend ce dossier bec et ongle. Pourtant leader de l’opposition, le premier secrétaire de l’U.pa.d.s, Pascal Tsaty Mabiala, a essuyé de sévères critiques pour avoir voulu défendre cette attribution. Les derniers à s’y casser les dents, ce sont les évêques de l’Eglise catholique la semaine dernière. Au lieu de rester pour eux tranquilles, alors que ces affaires ne les regardent pas, ou de parler des pénuries d’eau et d’électricité qui rendent la vie difficile aux chrétiens de Brazzaville, ils ont voulu mêler leur voix à celle du gouvernement. Nos amis communs, Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu se tordent de rire, en lisant les réactions des Congolais dans les réseaux sociaux contre les évêques catholiques.
Enfin, seul dirigeant sérieux dans cette affaire, c’est le président du sénat, Pierre Ngolo. Il a sommé le gouvernement de tirer lui-même les conclusions qui puissent épargner au pays les situations politiques regrettables. Quant aux autres dirigeants, comme les leaders des partis de la majorité, du centre, les députés, etc, ils ont opté pour la politique du motus et bouche cousue. Tenant à leurs privilèges, ils seraient aussi muets que les carpes de la Dzoumouna. Attention, «celui qui sait la vérité et ne hurle pas la vérité, se fait complice des escrocs et des faussaires», dixit Charles Péguy.
Même du côté des membres du gouvernement, Itoua Mboungou, Tati et Yakamambu ont aussi constaté qu’ils sont aussi muets. Pour eux, le chien aboie et la caravane passe. «Ebonga, ebonga te toujours meilleur!». Ils voient presque tout à travers le prisme de leurs bureaux climatisés. Pourtant, la grogne est là, galopante. Le peuple qui ne veut rien savoir de cette attribution de terres aux Rwandais, souhaiterait que les accords par lesquels le gouvernement l’aurait actée soient mis en veilleuse ou carrément dénoncés ou annulés. «Vox populi, vox Dei», ont dit les Romains. Un adage suivant lequel on établit la vérité d’un fait, la justice d’une chose, sur l’opinion du plus grand nombre.
D’autre part, il sied de signaler que tout accord, même politique, basé sur des intérêts personnels des dirigeants, ne lie pas les cœurs des citoyens. Il juxtapose peut-être les Etats, mais divise les cœurs. Aujourd’hui, l’on a l’impression que la marmite est en train de bouillir et le couvercle peut sauter ou exploser à tout moment, à cause de la misère et de la clochardisation galopantes dans notre pays. Les populations en ont déjà marre des délestages d’électricité, de la pénurie d’eau et des soins médicaux coûteux et défaillants.
A ce propos, Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu nous invitent à méditer sur ce qu’avait affirmé, il y a quelques semaines, Prométhée: «…Dès lors, on comprend que certains politiques économiques et sociales ne génèrent pas les impacts attendus, à cause tout simplement de la distance que les dirigeants prennent avec la vérité. Lorsque les dirigeants sont insensibles aux données objectives, aux vérités expérimentales ou sociétales, les résultats de leur politique sont autres que ceux attendus par la société. Cette tyrannie de l’insouciance, au plan épistémique, est le pire ennemi de la gestion de la cité».
Qui plus est, comme le dit un proverbe koongo, «il faut toujours éteindre le feu qui couve sous les brindilles sèches, pour éviter qu’il ne devienne un brasier voire un incendie». Comprenne qui pourra. Au revoir et à bientôt!

Diag-Lemba.

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