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L’esprit d’entreprise

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Continuer dans cette lancée!

Le gouvernement a, enfin, envoyé quelques signaux prouvant sa préoccupation sur les difficultés actuelles d’approvisionnement de la ville capitale, Brazzaville, en eau courante et en électricité. La question de l’eau courante et de l’électricité est à la base de la vie des populations. On ne peut pas faire des promesses de développement, si ces deux services ne sont pas garantis de manière permanente.
Le Ministère de l’énergie et de l’hydraulique a organisé au mois de mars, un atelier sur l’amélioration du service public de l’électricité au Congo, dont les conclusions sont plutôt à moyen et long terme. Rien n’est prévu dans l’urgence et à court terme.
Le Premier ministre a fait une tournée des entreprises en charge de la distribution d’eau et d’électricité, se faisant expliquer les causes des difficultés actuelles en matière d’approvisionnement de la ville en eau courante et en électricité. Pour tout message, le Premier ministre a demandé aux populations plus de patience. Sous-entendu qu’on est en train de résoudre les problèmes et que tout reviendra à la normale. Soit!
Mais à vrai dire, la résilience de la population n’est même plus à solliciter, car les déficits des services d’eau courante et d’électricité sont récurrents dans la capitale depuis des décennies et la population a toujours fait preuve de résilience. Des anciens quartiers comme le Plateau des 15 ans et même Poto-Poto n’ont jamais connu un bon service permanent d’eau courante. Il y a des périodes où l’eau coule et d’autres où les robinets sont à sec pendant des jours voire des semaines. Le recours aux forages d’eau est devenu la panacée, surtout pour les tenants d’établissements comme les hôtels.
Le gouvernement a fait des réformes dans les secteurs de l’eau courante et de l’électricité. Libéralisation de ces secteurs et autonomisation des sociétés en charge de l’un et l’autre service en sont parmi les résultats. Conséquence, là où l’on attendait l’amélioration du service, ce sont des situations dramatiques qui se produisent dorénavant: pénuries d’eau courante et coupures d’électricité se multiplient dans les quartiers, avec des conséquences désastreuses au plan socio-économique.
Le gouvernement n’ayant plus d’autorité sur le fonctionnement des deux sociétés jouissant encore du monopole de fait dans la distribution d’eau et de l’électricité, celles-ci, La congolaise des eaux (L.c.d.e) et Energie électrique du Congo (E²c), ne semblent plus avoir de comptes à rendre à personne. Il n’y a qu’à voir comment le directeur général de E2c s’est rendu célèbre dans le pays, s’offrant en spectacle ludique par ses talents d’artiste amateur et ses explications biscornus qui se résument en ceci: «Donnez-moi les moyens et les problèmes seront résolus». Il oublie qu’il dirige une entreprise autonome qui doit être capable de monter ses projets, en trouver des financements en recourant à des partenariats ou des crédits bancaires et investir pour améliorer son service, afin d’accroître ses recettes. Malheureusement, malgré les réformes, on continue de faire comme à l’époque de la S.n.e (Société nationale d’électricité): que l’Etat donne les moyens pour investir dans les unités de production d’électricité, dans les réseaux de transport et de transformation de l’électricité et même dans leur entretien. Et les recettes de cette société servent à quoi? Comment les sociétés de téléphonie mobile s’en sortent-elles? Là aussi, c’est l’Etat qui investit? C’est pour dire!
Quand on confie des entreprises à des cadres qui n’ont pas l’esprit d’entreprise, il n’est pas surprenant de ne pas atteindre les objectifs escomptés. Le cadre fonctionnaire, même quand il est super diplômé, pense toujours que c’est l’Etat qui doit donner les moyens pour qu’il travaille. Le manager, c’est le cadre qui sait que les progrès de son entreprise dépendent des résultats de sa gestion. C’est un problème de culture. L’esprit d’entreprise est une culture. Réformer, c’est bien. Encore faut-il être capable de changer de culture et épouser l’esprit d’entreprise, pour qu’on avance.

L’HORIZON AFRICAIN

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