Le C.a.d (Centre d’actions pour le développement) une organisation non-gouvernementale de défense des droits de l’homme, a publié, jeudi 8 septembre 2022, à Brazzaville, une déclaration dans laquelle il dénonce l’exécution publique, le 30 août 2022, d’un jeune de 22 ans, Chanceslas Prince Banou Samba, auteur d’une blessure par arme blanche contre un autre jeune, avec qui il se battait, à Mayanga. Le C.a.d considère que la mort de ce jeune est une exécution extrajudiciaire et appelle à ce qu’une enquête soit ouverte, pour que Justice s’ensuive. Voici la version du C.a.d sur les faits qui se sont produit à Mayanga.

Banou Samba Chanceslas Prince (22 ans), vient allonger la liste des victimes de la vague des exécutions extrajudiciaires sous le fallacieux prétexte de lutte contre le banditisme en République du Congo. Le Centre d’actions pour le développement (C.a.d) exprime sa profonde indignation et condamne cet homicide illégal de trop. Le commissaire Boudzoumou Chalay, auteur de cet acte crapuleux, doit répondre devant la justice. L’impunité dont il bénéficie indique que la pratique d’exécution sommaire est devenue une norme au sein de la police et que tuer est, pour les agents de l’ordre, un acte banal. Nous appelons les autorités congolaises à mettre immédiatement fin à l’usage disproportionné de la force contre les civils dans leur répression du banditisme.
En effet, le 30 août 2022, aux environs de 7h du matin, Banou Samba Chanceslas Prince sort de chez lui et se dirige vers le grand marché du quartier Mayanga. Delà survient une rixe entre lui et un autre jeune homme. Tous les deux sont munis d’armes blanches. Un couteau pour Banou et une paire de ciseaux pour l’autre. Banou Samba Chanceslas Prince assène un coup de couteau à l’autre belligérant et le blesse gravement.
La police alertée arrive sur le lieu, arrête Banou Samba Chanceslas Prince et le conduit dans une parcelle vide à quelques mètres du Centre de santé intégré de Mayanga.  Le commissaire Boudzoumou Chalay aurait demandé au jeune homme de s’agenouiller et interrogé quelques dames de passage sur le sort à réserver à Banou Samba Chanceslas Prince. Toutes lui auraient répondu de le conduire au commissariat. Il aurait alors ordonné à toutes les femmes de quitter les lieux avant de prendre son arme et de tirer à bout portant sur le jeune qui le suppliait d’épargner sa vie.
Avec le corps sans vie du jeune homme, les policiers ont sillonné tout le quartier Mayanga, avant le dépôt à la morgue municipale du Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (C.h.u-B) à l’insu des parents. La fiche de renseignement de la morgue que nous avons consultée indique que le dépôt du corps a été effectué à 11h30 minutes, par le commissaire lui-même.
Le C.a.d a interrogé une dizaine de personnes sur les circonstances de ce meurtre. Les déclarations des témoins que nous avons rencontrés exposent que Banou Samba Chanceslas Prince a été arrêté puis sommairement exécuté en public. Il aurait reçu une balle dans la tête et une autre au niveau de la poitrine. M. Banounguidi Daniel, le père du décédé, a déclaré que lorsqu’il a identifié le corps de son fils à la morgue, le 31 août 2022, celui-ci présentait un trou au niveau de son œil. Il ne leur a pas été autorisé de dérouler le tissu qui couvrait le reste du corps.
Ces témoignages contredisent la version du commissaire, qui a affirmé qu’il a tiré sur le jeune homme dans sa tentative de fuite. Pour le commissaire, Banou Samba Chanceslas Prince est un bandit multi-récidiviste. Il aurait déjà arrêté ce jeune homme plus de sept fois. Cependant, aucun élément factuel n’a été présenté par la police pour étayer ces accusations. Quoiqu’il en soit, la réponse de la police est inappropriée et porte atteinte au droit à la vie. «…Si j’ai mal agi, je ne serai plus commissaire…». Ce discours du commissaire plein d’assurance illustre clairement que les services de la police congolaise ont toute latitude pour éliminer les vies humaines, en toute impunité, dans le cadre de la lutte contre le phénomène du grand banditisme appelé «bébés noirs».
«Les parents de la victime projettent enterrer ce jeudi 15 septembre. Les autorités congolaises doivent rapidement diligenter une enquête impartiale et approfondie sur le décès du jeune homme Banou Samba Chanceslas Prince. Elles doivent traduire en justice le commissaire Bounzoumou Chalay, auteur de cet acte. Si ce Monsieur n’est pas interpellé, nous comprendrons que les forces de sécurité ont le feu-vert pour commettre des crimes terribles sans craindre d’être sanctionnées», a indiqué Guerschom Gobouang, responsable Campagne et plaidoyer du C.a.d.
Par ailleurs, les témoignages additionnels recueillis à Mayanga allèguent que le commissaire Boudzoumou Chalay est réputé pour la terreur qu’il aurait instaurée depuis son arrivée à ce poste de police. «Nous sommes en danger, si rien n’est fait pour l’empêcher de nuire», confie une habitante du quartier.
Le C.a.d rappelle au gouvernement la nécessité d’entreprendre des réformes courageuses pour débarrasser la police congolaise de tous les délinquants qui déshonorent continuellement l’institution de la police. Nous réitérons également notre demande d’audit parlementaire de la police. Ce travail, sans doute, inspirera des réformes de nature à améliorer le fonctionnement général de la police.

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