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Desastre ostinato

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Chaque société connaît, quelques fois ou presque, des désastres. Cependant, lorsque le délitement de l’ensemble de convenances devient ostinato, c’est-à-dire, répété de manière obstinément immuable, lorsque ce délitement devient un invariant de la société, il n’y a pas lieu que de s’en inquiéter, de se lamenter, ni de continuer à gémir, mais de faire, d’aller à la Lumière de la Vérité, surtout de la Vérité politique.
L’eau de robinet, qui est une action de service public pour la santé des citoyens, est imbuvable; elle est toute sale et il suffit de voir comment les filtres changent de couleur ou sont chargés de boue en un rien de temps, pour s’en convaincre. Certains dignitaires au commandement des hommes ont installé, chez eux, plusieurs filtres pour espérer avoir une eau plus ou moins claire. Qu’en est-il alors des pauvres éphémères? Et cette eau qui coule des diverses fuites observées ici et là n’est-elle pas une marchandise, puisque traitée, même sommairement?
Il faut écouter la chorale des générateurs d’électricité dans les quartiers, pour les éphémères qui peuvent encore s’en procurer. Il faut voir la pale lueur des bougies que sont devenues nos ampoules, pour évaluer la catastrophe énergétique domestique du pays.
Dans un coin de la capitale, des ouvriers bouchent au mieux-mieux les cratères qui jonchent certaines grandes artères. Il se trouve que des chauffeurs de taxi et de bus, impatients et inciviques, perturbent ce travail et insultent les ouvriers. Ils se frayent des passages même sur la couche fraîche du goudron, se faufilent entre les engins et sont contents de ce qu’ils considèrent comme un exploit. Dans l’un des taxis, une maman s’en prend aux ouvriers, parce que, pour elle, ils retardent tout le monde, alors qu’elle, est très pressée.
Pendant que se forme ce mouvement brownien routier, les policiers d’un commissariat proche, à moins de cinq cent mètres, ne sont au courant de rien. C’est à se demander si les renseignements généraux existent encore, si les chefs de quartier et de bloc savent exactement quelles sont leurs fonctions. Dans leurs circonscriptions, il y a des crimes de rue, des vols par effraction et des cambriolages. Mais, personne ne voit rien. L’éclairage public est défaillant; des animaux sont élevés dans les rues; personne ne voit rien. Dans un quartier populaire, un récidiviste policier s’en prend à une femme enceinte qui s’évanouit et personne ne dit rien.
Le céans est devenu «un grand corps malade». C’est ainsi qu’il est perçu par les éphémères qui y vivent. Et, pour le paraphraser, on peut affirmer que «l’on vit dans le même pays, sur le même sol, mais les fins de journée n’ont pas le même parfum». Nos actions se retournent contre nos semblables. «L’égalité est en travaux et y’a beaucoup trop de déviations. C’est une route sans issue; c’est ce qu’aujourd’hui, tout nous démontre. On va tout droit vers la défaite dans cette course contre la honte».
Mais, il y a une solution. Après les gémissements des éphémères, il y a l’espérance; leur espérance d’aller vers la Lumière. Il suffit, pour cela, que le maître des horloges, créateur de la lenteur supposée nécessaire, donne le coup d’accélérateur transformationnel que la société attend. Alors, le désastre ostinato se transformera en une belle symphonie des œuvres achevées, dans la marche continue vers la félicité.

Prométhée

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