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C.h.u-B: une foire d’empoigne autour de la suspension de la grève

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Les travailleurs du C.h.u-B veulent poursuivre la grève
C.h.u-B (Centre hospitalier universitaire de Brazzaville)

Une foire d’empoigne autour de la suspension de la grève

L’intersyndical du C.h.u (Centre hospitalier universitaire) de Brazzaville a publié, vendredi 7 juin 2024, un avis de suspension de grève, en appelant les travailleurs à reprendre le travail. Seulement, la publication de cet avis de suspension de grève,  lors d’une assemblée générale, s’est déroulée dans un climat de protestation des travailleurs qui veulent poursuivre la grève. C’est la confusion totale au C.h.u-B, où l’on ne sait pas si le travail peut reprendre normalement dans ces conditions.

François Ondélé-Gakosso, secrétaire général de la Section C.s.t.c aux prises avec les travailleurs du C.h.u-B qui veulent poursuivre la grève
Les travailleurs du C.h.u-B veulent poursuivre la grève
Créé par la loi n°008-87 du 07 février 1987, sur les cendres de l’Hôpital général de Brazzaville, le C.h.u (Centre hospitalier universitaire) de Brazzaville est une institution hospitalière autonome, qui a pour mission d’assurer la prestation des soins, la formation médicale et paramédicale, par le biais des stages des cadres de santé, et la recherche bio-médicale. Il constitue le sommet du système de santé national, en prenant en charge les patients les plus graves pour des traitements complexes, tout en offrant des soins courants et de proximité au profit des habitants de Brazzaville et de l’ensemble du pays. Son budget a pour ressources, les recettes propres, les dons et legs et une subvention annuelle de l’Etat.
Voilà ce qu’on peut lire sur le papier, mais dans la réalité, le C.h.u-B est loin des attentes des populations. Sa gestion est souvent secouée par des mouvements sociaux. En 2016, alors ministre en charge de la santé, Jacqueline Lydia Mikolo avait déclaré que «le C.h.u-B ne remplit plus aucune de ses missions de soins, de formation et de recherche, selon les normes et standards internationaux». Quitte à enfoncer le clou le 14 décembre 2019 devant les députés, en déclarant que «le C.h.u-B est un grand malade qui nécessite des soins intensifs».
Mais, la stratégie en cinq points devant permettre de relancer le C.h.u.b, sur une période de 5 à 7 ans, à partir de 2017, finira par être abandonnée quelques années après, en raison d’un climat social tendu et d’une résistance à l’interne. Parmi les points de cette stratégie, il y avait la maîtrise de la masse salariale, à travers un recensement du personnel effectué en 2018, la mobilisation et la sécurisation des ressources financières, l’amélioration du climat social par le dialogue avec les partenaires sociaux, la régularité du paiement des salaires, etc.
C’est surtout le point 5 de cette stratégie, à savoir la mise en place du projet d’appui à la gestion du C.h.u-B, avec l’assistance technique de l’Usi (Unité de santé internationale), organisme public dépendant de l’Université de Montréal au Canada, avec la nomination d’un directeur général canadien, qui cristallisera l’hostilité des adversaires à la stratégie de redressement du C.h.u. D’une durée de trois ans, ce contrat devait être exécuté de 2019 à 2022, pour un montant annuel de 1.587.993.600 F Cfa. Il sera interrompu en 2021, à cause de l’hostilité des syndicats qui dressaient les agents contre la hiérarchie à travers les grèves.
Après la nomination d’un cadre national au poste de directeur général, le Prof Thierry Raoul Alexis Gombet, qui a pris ses fonctions le 13 août 2021, on a observé un calme social au C.h.u-B. Mais, le 31 mai 2024, l’intersyndical a publié un «avis de relance de grève», pour réclamer trois mois d’arriérés de salaire. Ainsi, depuis le lundi 3 juin dernier, le C.h.u-B est secoué par une grève qui perturbe son fonctionnement. Le service minimum instauré ne pouvant évidemment pas répondre aux attentes des patients. Le taux de mortalité y a grimpé. L’intersyndical a demandé la reprise du travail mais les travailleurs veulent poursuivre la grève, tant qu’ils ne sont pas payés.
Le mouvement social au C.h.u-B se manifeste dans un contexte national de marasme social qui affecte de nombreuses structures bénéficiant du budget de transfert de l’Etat, comme l’Université Marien Ngouabi qui est aussi entrée en grève générale et illimitée, cette semaine. A Pointe-Noire, l’Hôpital général Adolphe Sicé et l’Hôpital général de Loandjili seraient également touché par des mouvements sociaux. Pour l’instant, le gouvernement n’a pipé mot et son dernier conseil des ministres étaient consacré à l’exécution du P.n.d (Plan national de développement) 2022-2026.
Urbain NZABANI
Déclaration de l’Intersyndical du CHU-B

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