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Avis, rumeur, information

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On rapporte qu’il s’est tenu une rencontre quelque part, sur la gestion et le contenu de l’information sur les réseaux sociaux. Il paraît qu’au cours de cette rencontre, un éphémère a vivement recommandé aux chevaliers de la plume de faire, chaque fois, la distinction entre un avis, une rumeur et une information. Mais Prométhée lui-même ne fait pas cette distinction, puisqu’il dit «qu’on rapporte», «il paraît que». C’est là toute la difficulté à discriminer entre ce qui est et ce que l’on veut que ça soit.
Dans ce monde devenu un grand village, les échanges en temps réel sont certainement l’une des grandes révolutions du siècle. Les éphémères n’ont pratiquement pas le temps de vérifier une information qu’elle est déjà démentie ou qu’une autre tombe sur les réseaux de communication. Et, sans recul, les éphémères absorbent cette déferlante de contenus; ils les retransmettent, les densifient et leur donnent l’aspect d’une information. C’est ainsi que, entre autres, le virtuel, par l’anonymat qu’il offre, tue des personnes encore vivantes, rajeunit des faits anciens, fait dire des choses à des personnes qui n’ont rien dit et fait faire des choses à des gens qui n’ont rien fait. A l’évidence, «les réseaux sociaux favorisent cette forme de peste morale par l’anonymat garanti et la facilité de la propagation».
Sur un autre registre, les réseaux sociaux -pas tous tout de même- sont devenus le temple de l’éloge à la vulgarité, comme l’a dit un certain éphémère à cette rencontre. Plus on est vulgaire, plus on a des «vus», parce que plus suivis. Tout le monde est friand du «revenge porn», cette pratique consistant à publier les images intimes des autres sans leur consentement. Et dans des pays où l’éducation et la culture sont devenues des parents pauvres de l’action publique, l’intelligence cohabite avec l’ignorance et la bêtise. Et tout le monde devient expert en ceci ou en cela; et tout le monde sait tout sur tout. La critique facile s’y développe; l’injure et la diffamation aussi.
Mais bon, ne pas être numérisé aujourd’hui est aussi une forme de vulgarité et de bêtise, en tout cas d’archaïsme. L’essentiel, c’est de savoir que l’avis n’engage que celui qui le formule, que la rumeur est un virus et que «l’information est l’oxygène des temps modernes».

Prométhée

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