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Amnesty international : Trois entreprises industrielles portant atteinte aux droits humains indexées à Pointe-Noire

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Samira Daoud.

Dans un rapport intitulé, «Dans l’ombre des industries en République du Congo», analysant les possibles conséquences de déversements de pétrole et d’émissions de fumées sur la santé et la situation socio-économique des communautés locales à Pointe-Noire et dans le Kouilou, Amnesty international indexe deux entreprises pétrolières et une entreprise de recyclage de plomb et d’aluminium dont les activités affectent la santé des populations. Le rapport a été présenté au public, le mardi 4 juin 2024, depuis Dakar, au Sénégal, siège de l’organisation des droits de l’homme pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, par Samira Daoud, directrice régionale Afrique de l’Ouest et du Centre d’Amnesty international, en présence d’Elise Cannuel, la chargée de la communication et Abdoulaye Diarra, chercheur, avec la participation de 79 personnes en présentiel et en ligne. Le rapport relève que les autorités congolaises ne font pas le nécessaire, pour garantir le respect des droits humains par les entreprises industrielles.

Le nouveau rapport d’Amnesty international met en lumière des cas de déversements de pétrole causés par les activités industrielles de deux entreprises pétrolières ayant affecté les sols et les sources d’eau. Dans le village de Djéno, dans le Département de Pointe-Noire, TotalEnergies EP Congo, une filiale de l’entreprise française TotalEnergies, a enregistré au moins trois incidents pétroliers depuis 1972, dont le dernier en 2011, qui ont causé des déversements de pétrole brut dans la lagune de Loubi. L’entreprise a présenté les mesures prises pour nettoyer la lagune et partager des informations avec les habitants, mais beaucoup d’entre eux continuent de se plaindre de la pollution et du manque d’informations.
Un pêcheur a déclaré à Amnesty International: «Non seulement le nombre de poissons a diminué, mais les clients ont commencé à se plaindre de diarrhées ainsi que du goût du poisson». Des habitants ont effectivement indiqué avoir des problèmes de santé, particulièrement des diarrhées, après avoir mangé du poisson de la lagune.
L’entreprise maintient que les analyses de l’eau menées en 2021 n’ont révélé aucune anomalie et qu’elle effectue des tests réguliers pour surveiller la qualité des nappes phréatiques. Cependant, les résultats de ces tests n’ont pas été rendus publics. Malgré les demandes des habitants, les autorités n’ont jamais enquêté sur les éventuels préjudices que les déversements de pétrole pourraient avoir causés pour leurs droits économiques, sociaux et environnementaux, notamment le droit à la santé.
À Banga-Kayo, à 30 kilomètres de Pointe-Noire, des habitants accusent l’entreprise pétrolière et gazière chinoise, Wing Wah, de polluer le Fleuve Loémé. Ils dénoncent le manque de transparence concernant les mesures de réparation et de suivi après les incidents survenus, le dernier en date étant une fuite de l’oléoduc reliant Banga-Kayo au Terminal pétrolier de Djéno, en décembre 2022. Les activités de Wing Wah ont été suspendues à plusieurs reprises par le Ministère de l’environnement, puis ont repris sans aucune communication publique sur d’éventuelles mesures de réparation ou d’atténuation de la part de l’entreprise.
À Vindoulou, un quartier situé en périphérie de Pointe-Noire, un collectif d’habitants se plaint, depuis des années, des fumées émanant de l’usine de Metssa Congo, une usine de recyclage située à 50 mètres d’une école. Cette filiale du groupe indien Metssa produit notamment des barres de plomb destinées à l’exportation. En mars 2023, des échantillons de sang ont été prélevés sur 18 personnes vivant près de l’usine et ont été analysés par un laboratoire indépendant avec le soutien d’Amnesty international. Tous les échantillons ont révélé des concentrations de plomb nettement supérieures aux niveaux considérés comme sûrs par l’O.m.s. «L’impact de l’usine de Metssa Congo sur les droits humains doit faire l’objet d’une enquête de toute urgence», a déclaré Samira Daoud. Toutes les parties prenantes, y compris les partenaires internationaux doivent agir de toute urgence.
Le rapport mentionne également «l’accès insuffisant aux soins de santé et à l’eau potable des personnes vivant à proximité des concessions pétrolières dans la zone côtière». «Bien que la législation congolaise en matière d’environnement soit considérée comme relativement avancée, les faits que nous avons constatés, en particulier liés à l’implantation d’une usine de recyclage de métaux non ferreux et de matières plastiques et à la gestion de déversements de pétrole, montrent que les autorités manquent à leurs obligations de protection des droits humains des personnes vivant à proximité de ces activités industrielles», a fait savoir Samira Daoud.
Le rapport épingle également le manque de transparence concernant les études d’impact sur l’environnement et les audits en la matière, qui ne sont pas rendus publics. Cette opacité empêche les associations de la société civile de jouer efficacement leur rôle de surveillance. Les autorités et les entreprises limitent également les informations qu’elles rendent publiques après des incidents environnementaux, ainsi que les réponses qu‘elles fournissent.
Selon Samira Daoud «les partenaires internationaux doivent veiller à ce que les entreprises de leur pays et leurs filiales respectent les principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme». Il faut souligner que, pendant que ce tenait la présentation du rapport, le président du collectif se trouvait à Brazzaville, pour déposer un mémorandum auprès à la Primature, au moment de la présentation dudit rapport.

Chrysostome
FOUCK ZONZEKA
(Sur la base du Rapport d’Amnesty International)

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