Home Tribune Alkebulan, mère de l’humanité ou l’Afrique, le berceau de l’humanité

Alkebulan, mère de l’humanité ou l’Afrique, le berceau de l’humanité

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Les Demoiselles d’Avignon (Pablo Picasso).

Selon la théorie de l’évolution, les premiers hominidés, ancêtres des êtres humains modernes, sont apparus en Afrique il y a des millions d’années. L’homo sapiens, espèce à laquelle nous appartenons, a émergé dans le même continent il y a 200.000 ans, faisant ainsi de l’Afrique le berceau de l’humanité. Au fil des siècles, les découvertes archéologiques, fossiles et preuves génétiques, ont permis d’affirmer que nos ancêtres directs vivaient en Afrique avant de se répandre sur d’autres continents.
Au vu de ces faits, souvent contestés, il est important de s’intéresser de plus près à l’origine même de l’Afrique, le continent de «l’homme qui sait». (Suite du numéro précédent).

L’empreinte d’Alkebulan sur le monde

Le continent africain n’a cessé d’être pillé tout au long de son histoire aussi bien sur ses richesses naturelles que culturelles. Il est important de rappeler que le pillage d’objets d’art africains s’est fait au cours de violences coloniales. A l’époque, cela s’est soldé par une extraction culturelle. Près de 90.000 objets d’Afrique subsaharienne se trouvent dans les collections publiques françaises. Le Musée du Quai Branly (Paris) est le plus concerné avec 70.000 œuvres. Actuellement, l’Afrique mène un combat pour la restitution de son art. En 2017, le Président Emmanuel Macron s’y est engagé également au Burkina Faso. En 2021, la restitution de 26 œuvres d’art au Bénin est l’une des preuves de cet engagement. Le peuple africain est très attentif aux débats sur la restitution de son art, cette approche serait ainsi considérée comme un véritable symbole de souveraineté et d’indépendance.

Le soft power africain oublié

Bien qu’aujourd’hui la culture africaine soit reconnue mondialement, de manière indéniable, notamment grâce à sa musique, (afrobeats, amapiano) qui émerge sur la scène internationale de par la montée d’artistes provenant du continent, il semblerait qu’elle ait inspiré le monde occidental.
Si Picasso est connu comme étant une figure ayant marqué le monde de l’art en Europe, peu de gens savent d’où il a tiré certaines de ses inspirations. Entre découverte, objection au départ et fascination par la suite, «Les demoiselles d’Avignon» s’impose comme la première toile cubiste de l’artiste. Un tableau planétairement connu, dont les visages des cinq femmes représentées sont directement inspirés par l’art tribal et les masques africains (selon les propres affirmations de l’artiste lui-même).
Il est important de noter qu’en cette période, Picasso n’était pas le seul artiste européen à s’inspirer de l’art africain. En effet, cet art a exercé une influence significative sur de nombreux artistes modernistes européens au début du 20ème siècle, contribuant à l’émergence de mouvements artistiques novateurs tels que le cubisme.
Il est indéniable de parler de la culture africaine sans évoquer la religion catholique et de son impact sur les religions traditionnelles africaines. Sans conteste, la culture africaine a subi un rejet de la part des Occidentaux venus évangéliser. Effectivement, tout ce qui avait attrait à la culture africaine (rite, danse, chant, culte, sculpture) a été décrit par les premiers missionnaires comme fétichiste, animiste voire diabolique (curieusement, ces objets soi-disant maléfiques se retrouvent comme par enchantement dans les musées en Occident) allez-y comprendre! Il est important de préciser que la rencontre des deux cultures ne s’est faite ni dans la paix, ni dans la fraternité et la tolérance. L’Eglise catholique a vécu dans une espèce d’autarcie en ignorant les religions traditionnelles africaines.
Il a fallu attendre le Concile Vatican II pour apporter les changements nécessaires concernant les religions non-chrétiennes (célébrations en langues vernaculaires, abandon du latin par exemple). Actuellement, l’Eglise catholique est dans la tourmente, car secouée par de nombreux scandales et des crises en son sein, notamment suite au document soumis par le Vatican «Fiducia supplicans» qui a suscité de vives réactions parmi les épiscopats africains. Ces derniers s’y sont opposés ouvertement, en s’appuyant sur leurs valeurs africaines.
Au vu des récits scientifiques et historiques, on peut soumettre l’idée que l’Afrique soit considérée comme le berceau de l’humanité. Le parallèle avec le jardin d’Eden est un parti pris, afin de démontrer les trésors et richesses d’un continent qui se voit piller de siècle en siècle. Ce pillage incessant épuise le continent. Il sied également de dénoncer un autre phénomène important qui consiste à effacer l’histoire de l’Afrique, en lui volant sa culture à travers le white washing.
Tout compte fait, les fils et filles d’Alkebulan doivent se ré-approprier leur histoire. A vous jeunesse africaine: soyez-vous même, soyez unis, prenez en main votre destinée, soyez le moteur de développement, privilégiez le partenariat win-win comme base de tout accord.

Lydie-Patricia ONDZIET
Présidente de Renaissance Alkebulan;
Membre de l’Association Panafricaine d’Aquitaine;
Membre des Associations féminines de Développement.

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