Premier secrétaire de l’U.pa.d.s (Union panafricaine pour la démocratie sociale) et chef de l’opposition politique, Pascal Tsaty Mabiala a brisé le silence observé, (pour raison de santé, s’est-il défendu) depuis la célébration, le 28 novembre 2022, du 64ème anniversaire de la proclamation de la République du Congo et le message sur l’état de la Nation du chef de l’Etat qui a marqué cette journée. C’est par une conférence de presse, donnée mardi 13 décembre 2022, au siège de son parti, au quartier Diata, dans le premier arrondissement Makélékélé, à Brazzaville, qu’il s’est enfin projeté dans l’actualité nationale où il a abordé plusieurs sujets. C’était en présence des représentants des partis alliés (U.d.h-Yuki, représenté par le premier vice-président Gilles Fernand Bassindikila, le C.d.r par Bonaventure Boudzika, le C.a.r, par Clotaire Mbossa Ellah et autres) et les cadres de son parti.

Devant la presse nationale et internationale, Pascal Tsaty Mabiala s’est montré disposé à répondre aux questions des journalistes. Plantant le décor dans son mot liminaire, il a déclaré que «le Congo doit briller dans le concert des Nations. Le développement et le bien-être ne connaissent ni les partis politiques, ni la rivalité opposition/majorité. C’est un souci partagé pour le bonheur de tous». Selon lui, «la marche de la République nécessite l’implication de toutes ses filles et de tous ses fils, chacun apportant du sien, en vue du bien-être commun. C’est dans cette veine que l’U.pa.d.s inscrit son combat politique et développe ses idées, pour contribuer à l’essor national».
Puis, il a exprimé sa réaction au message du Président de la République sur l’état de la Nation. «Conformément à la Constitution, le Président de la République procède à la reddition des comptes devant le Parlement réuni en congrès une fois l’an. Cet impératif constitutionnel colle, désormais, à l’hommage rendu à la République depuis le 28 novembre 2010, selon la nouvelle vision des autorités. Situant son allocution dans le temps et l’espace, le Président Denis Sassou-Nguesso a invité la nouvelle génération à un regard rétrospectif, lui demandant de s’approprier les évolutions consécutives à la modernisation du Congo, en relevant à la dérobée que notre pays aurait réalisé un succès notable quasiment dans tous les secteurs: éducation; santé; défense nationale; infrastructures routières et sportives; banques et transport aérien», a-t-il souligné. Et de contre-attaquer. La transformation et la modernisation du pays dont parle les autorités, le premier secrétaire pense le contraire, «en 64 ans d’existence en tant que République, le progrès réalisé dans notre pays est mitigé», a-t-il dit. «En comparaison avec le travail titanesque accompli par le Président Alphonse Massamba-Débat, entre 1963 et 1968, avec son Premier ministre Pascal Lissouba (jusqu’en 1966), sur fonds propres et avec pour principale ressource le bois, dont le budget annuel ne dépassait pas 19 milliards de francs Cfa, le progrès réalisé aujourd’hui dans le domaine des infrastructures se devrait d’être relativisé», a-t-il poursuivi. D’ailleurs, il estime que «les pères fondateurs de la République, auxquels nous nous référons si souvent, sont malheureusement effacés de l’imaginaire collectif et de la conscience patriotique. Il nous faut réhabiliter leur mémoire», a-t-il insisté.
Quant à la gouvernance sociale et solidaire, elle est, selon lui, inexistante. «Le chômage endémique des jeunes, dont le gouvernement n’a jamais publié les statistiques, est un véritable goulot d’étranglement de notre société», a-t-il avoué.
La gouvernance politique n’a pas échappé à la critique du chef de l’opposition politique. «Comment interpréter le silence gardé par le gouvernement sur les questions de démocratie, quand 2022 a été une année si éminemment politique et quand les conditions d’organisation des élections législatives et locales de juillet dernier ont été si catastrophiques?», s’est-il interrogé.
Au sujet de la participation de son parti, l’U.pa.d.s, à ces élections, Pascal Tsaty Mabiala a relevé que «les causes endogènes et exogènes des faibles résultats obtenus, dont sept députés, cinquante conseillers départementaux et municipaux, un vice-président au conseil départemental du Niari, deux vice-présidents aux conseils municipaux de Nkayi et de Dolisie, notre parti s’est remis en cause et s’est projeté dans l’avenir», a-t-il indiqué.
La situation internationale a été aussi examiné par le chef de file de l’opposition politique. Le silence du parti pendant beaucoup de temps, les mauvais résultats aux élections, la réconciliation au sein du parti, la corruption, etc, le député de Loudima (Département de Bouenza) avait demandé aux journalistes de lui poser toutes les questions qu’ils voulaient.9
«Il est bon que nous ayons un mausolée où les restes mortels de tous nos Présidents vont désormais se reposer. Un lieu sera choisi qu’on appellera la Place de la République. Si un mémorial où repose celui qui était au service du colonisateur avait été construit, c’est notre histoire, nous ne la refusons pas. Il faut faire autant pour les pères de l’indépendance, cela a un sens», a-t-il proposé.
«Pendant la concertation politique d’Owando, nous avons eu des avancées très significatives et les débats étaient très ouverts. Pour le gouvernement, il ne peut pas appliquer cela, faute de temps. Est-ce la mauvaise volonté? Maintenant, nous avons du temps pour appliquer tout ce qui avait été dit jusqu’en 2026. J’ai appris que le Premier ministre a déclaré que la biométrie n’est pas une priorité. Mais, on parle de la biométrie dans le recensement des fonctionnaires et pour les pensionnés. La biométrie est une technique moderne et si nous n’avons pas de biométrie, comment nous allons avoir des listes électorales fiables?», se demande-t-il.
«Nous sommes étonnés de constater, jusqu’ici, que le recensement n’a pas encore commencé ou s’il se fait clandestinement, nous ne savons rien. Tout avait été dit que le recensement général de la population et de l’habitat est en cours. Il faut que nous commencions à regarder ces questions, pour la bonne organisation des élections prochaines», a-t-il déclaré.
Concernant la lutte contre la corruption, Pascal Tsaty-Mabiala a fait l’observation que les structures mises en place ne donnent pas satisfaction. Il propose la création d’une police financière chargée de traquer les cadres impliqués dans les malversations financières. Il demande à ce que les magistrats corrompus soient sanctionnés.
Prévue à 10h, la conférence de presse de Pascal Tsaty-Mabiala a démarré à 11h30 pour se terminer vers 14h30. Le chef de l’opposition politique était tout à fait disponible à répondre à la presse qu’il a invitée à faire son travail sans complaisance, pour permettre au pays d’avancer.

Propos recueillis par
Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

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