Le président du parti d’opposition «Les démocrates», Guy Nzouba-Ndama, interpellé samedi 17 septembre 2022, au poste de Kabala, dans le Haut-Ogooué, à la frontière entre le Congo-Brazzaville et le Gabon, et qui a été arrêté pour «détention irrégulière de fonds», alors qu’il transportait dans sa camionnette quatre valisettes pleines d’argent faisant un montant total d’un milliard cent quatre-vingt-dix millions de francs Cfa, et qui était placé en garde-à-vue à Franceville, transféré mardi 20 septembre à Libreville, pour être présenté devant un juge d’instruction qui lui a signifié d’autres griefs visant l’atteinte à la sûreté de l’Etat, a été finalement remis en liberté, sans son pactole.
C’est un feuilleton à rebondissements qu’a vécu l’ancien président de l’Assemblée nationale du Gabon, ces cinq derniers jours. De retour du Congo-Brazzaville où il avait fait un aller-retour, Guy Nzouba-Ndama était interpellé au poste-frontière de Kabala. Il avait opposé un refus catégorique à ce que les douaniers fouillent les quatre valisettes se trouvant à l’arrière de son véhicule. Ceux-ci étaient obligés de le conduire au poste de gendarmerie de Léconi où les gendarmes, ayant forcé l’ouverture des valisettes, ont trouvé de l’argent liquide. N’ayant pas pu justifier l’origine des fonds, l’opposant a été placé en garde-à-vue à Franceville, alors que les fonds étaient saisis et reversés au Trésor public gabonais.
Madame le substitut du procureur de la République de Franceville avait annoncé l’ouverture d’une enquête «pour pouvoir déterminer l’origine et l’usage prévu de ces fonds». Mais, tard dans la nuit du lundi, après son interrogatoire, l’opposant était remis en liberté provisoire, avant d’être de nouveau arrêté, par des éléments bien armés de la D.g.r (Direction générale des recherches) qui l’ont conduit, mardi 20 septembre, à Libreville, pour le présenter au parquet. Un juge d’instruction aurait retenu de nouvelles charges contre lui, notamment «blanchiment de capitaux et intelligence avec une puissance étrangère».
L’un de ses avocats, Me Martial Loundou Dibangoyi, avait alors dénoncé de «nombreux vices de procédure d’une grossièreté implacable». Selon lui, le Tribunal de Franceville avait remis Guy Nzouba-Ndama en liberté provisoire, avec audience de flagrance prévue en octobre ou novembre prochain à Franceville. Mais, un juge du Tribunal spécial de Libreville a décidé de le remettre en garde-à-vue et de le transférer dans la capitale.
Cette affaire a connu un buzz dans les réseaux sociaux et a été reprise abondamment par les médias classiques. L’opposition gabonaise a exprimé son indignation de voir un de ses leaders politiques être «jeté en pâture» et a sévèrement critiqué les «dérives autocratiques d’un pouvoir qui ne sait pas préserver la dignité humaine».
Au Congo-Brazzaville, l’affaire a suscité aussi beaucoup d’interrogations. Guy Nzouba-Ndama aurait justifié ses fonds, en disant que c’est un don qu’on lui a fait à Brazzaville. Tout de suite, les Congolais se sont imaginés que c’est le fait des autorités politiques. «Nos organisations s’étonnent de ce que M. Guy Nzouba-Ndama ait pu traverser le territoire congolais, sans que les services de douane et la gendarmerie congolaise ne s’en soient rendus compte. Visiblement, cela pointe l’inefficacité des services transfrontaliers et la complicité des plus hautes autorités du pays. L’inobservation, par M. Guy Nzouba-Ndama, de la réglementation en vigueur en matière de détention d’argent et des devises dans l’espace Cemac, est inadmissible», ont déclaré, mardi 20 septembre, les organisations membres de la Plateforme pour les droits humains et la démocratie. «Le silence des autorités congolaises, quatre jours après ce scandale, est incompréhensible. Nous leur demandons de clarifier cette situation», poursuit la déclaration.
Bref, au moment où il y a des situations difficiles dans le pays, comme le paiement de la dette intérieure, le manque de financement des activités sportives ou le manque de cartons pour délivrer des passeports aux étudiants, l’argent se balade en politique. D’où vient le milliard qu’un opposant gabonais a touché à Brazzaville: d’une banque ou d’une officine politique? Les Congolais veulent savoir, mais les gouvernants, très embarrassés, restent sans voix. En attendant, le trésor gabonais s’est enrichi du milliard congolais, tandis que celui du Congo…
L’HORIZON AFRICAIN

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