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dimanche 30 juin 2024 | 04:56
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Le Président de la République doit-il décréter une année pour l’état et pour l’entretien permanents de nos cimetières?

Il y a quelques années, l’on nous apprenait que nos conseillers municipaux étaient préoccupés par les érosions et par la dégradation des rues de Brazza-la-verte, dont la plupart, ayant perdu leur bitume, avaient d’énormes nids de poule, des ornières, des mares aux eaux boueuses et puantes, des trous aussi béants que les cratères des volcans. Par exemple, sur l’avenue qui mène à la morgue de Makélékélé, même pour leur dernier voyage, les morts qui en sortent, empruntent une route boueuse avec des trous et d’énormes mares, dans l’indifférence totale de tout le monde, maire, administrateur-maire, conseillers municipaux et population!

Avec les dernières pluies avant la saison sèche imminente, les trous de nos avenues et rues se transforment en mares ou en piscines que, Dieu soit loué, des quidams vident selon leur gré pour aider les chauffeurs des foulas-foulas, les taximen et les autres usagers à circuler et à ne pas s’embourber.

Dieudonné Antoine-Gangha, l’homme par qui le Congo a obtenu l’organisation du Fespam, auprès de l’Union africaine.
Dieudonné Antoine-Gangha, l’homme par qui le Congo a obtenu l’organisation du Fespam, auprès de l’Union africaine.

Et dire qu’à la morgue de Makélékélé, l’on percevrait d’énormes frais! Faut-il peut-être sortir de la Sorbonne ou de Harvard ou encore de M.g.u (Université de Moscou), pour entretenir nos cimetières et bitumer nos rues et avenues? «Omona wapi» (où a-t-on vu ça), comme l’avait chanté l’artiste-musicien Franco Luambo Makiadi, avec le Tout-Puissant O.K. Jazz.
Même s’il faut laisser les morts enterrer leurs morts, afin de donner la priorité aux vivants, qu’il me soit permis de déroger à cette règle, pour lancer un cri du cœur au sujet de l’état lamentable de nos cimetières tant municipaux que privés. Il serait très souhaitable que les élus (sénateurs, députés, maires et conseillers municipaux) de nos villes en général et de Brazzaville en particulier, qui ne sont pas de mauvais bougres, ni des politiciens véreux ou encore des politiciens partisans de la politique politicienne ou du pouvoir pour le pouvoir, mais des patriotes engagés donnant la priorité à nos villes, ipso facto au Congo et au peuple congolais ainsi que nous-mêmes, nous nous préoccupons aussi de nos défunts dont les tombeaux sont profanés quotidiennement dans les anciens et nouveaux cimetières, tels que les anciens cimetières municipaux fermés de la Tsiémé, du Mont-Barnier, de Moukounzi-Ngouaka et d’Itatolo.
Par exemple, celui de la Tsiémé a été transformé depuis belle lurette, en terrains de football. Les autres cimetières de Brazzaville, tant privés que municipaux, censés pourtant être des lieux de repos éternel de nos défunts, sont dans un état de délabrement total. D’un côté, l’érosion qui y menace les tombeaux et de l’autre les herbes abondantes que l’on prend peut-être pour des fleurs et qui les enfuissent. L’on pourrait y chasser des civettes ou des sibisis! Cela ne choque personne, ni les parents ni les autorités.
Tenez! Le mausolée où repose le Président Marien Ngouabi, fondateur du P.c.t, parti au pouvoir, sur le fronton duquel est écrit «Gloire Immortelle au Président Marien Ngouabi» et dont la façade avec des carreaux défraichis affiche une laideur innommable, est mal entretenu. En tout cas, pas de commune mesure avec le Mausolée de Lénine à la Place Rouge de Moscou.
Il a été donné de constater aussi que lors de la commémoration des anniversaires de la République et de l’Indépendance, l’on se contente de les célébrer seulement, avec et pour les vivants. Nos morts à qui l’on aura réservé des obsèques somptueuses parfois nationales et ce dans une ostentation pompeuse, avec des oraisons funèbres aux envolées littéraires à la Bossuet, seraient-ils voués à un oubli délibéré au point de laisser les herbes enfouir leurs tombes? Cynisme, indifférence ou simple négligence? Ne serait-il pas temps aussi pour nos sénateurs, nos députés, nos maires, nos conseillers municipaux, nos chefs ou présidents de quartiers, de zone et de bloc, de lancer des opérations d’entretien et de salubrité publique dans nos quartiers, nos rues, nos avenues et nos cimetières?
A ce propos, pourquoi ne pas prévoir, au cas où il ne le serait pas, dans les budgets de fonctionnement de nos mairies, des rubriques pour l’entretien de nos rues, de nos avenues et de nos cimetières, comme au temps de la colonisation et après l’indépendance jusque dans les années 70, où il y avait des agents municipaux chargés spécialement de la propreté et de l’entretien de nos rues, avenues et cimetières municipaux?
Cela contribuerait à la résorption du chômage qui sévit dans les milieux des jeunes en quête permanente de travail. Cela éloignerait lesdits jeunes des ngandas ou buvettes où ils s’agglutinent très tôt le matin autour des bouteilles de bière et autre alcool. Ce qui les aiderait à sortir de l’oisiveté, la mère des vices. Cela éviterait, enfin, à nos cimetières de devenir ni des nids de serpents ou de guêpes, ni des repères de brigands et de vandales, ni encore des antres et fumoirs des accrocs au chanvre indien.
Les cimetières devraient occuper une place particulière dans nos villes et villages. Ils devraient être des parcs, des jardins où tout quidam irait se promener, se recueillir et méditer comme cela se passe sous d’autres cieux. Nul n’est besoin de rappeler que dans la culture bantoue, le cimetière inspire du respect. Sans cimetière, le village n’a guère de stabilité. Qui plus est, la protection des morts est, pour les bantous, la meilleure garantie du clan et de la famille. Car, les morts sont censés veiller en permanence sur eux et partout dans le village. «Les morts sont des invisibles, mais non des absents», dixit Victor Hugo.
Que les sénateurs, les députés, les maires, les conseillers municipaux, les chefs ou présidents de quartiers, de zone et de bloc soient, comme l’avait souligné le président du sénat, Pierre Ngolo, «des acteurs et non des observateurs». Qu’il vous plaise de nous aider à honorer et à respecter nos défunts; à rendre la propriété d’antan à nos cimetières, afin qu’ils redeviennent de véritables lieux de repos pour nos défunts.
Il faut faire, enfin, de nos cimetières, des lieux très propres où, comme l’affirme le rituel catholique, «nos défunts reposeront en paix, dans leurs tombeaux, jusqu’au jour où Dieu les réveillera, pour qu’ils voient la clarté de sa face, la lumière sans déclin, pour les siècles des siècles». Faut-il, pour que tout le monde réagisse, que le Président de la République décrète une année pour la propreté et l’entretien permanents de nos cimetières?

Dieudonné
ANTOINE-GANGA.

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