Le 16ème Président américain, le républicain Abraham Lincoln, élu deux fois (1860 et 1864) et assassiné en avril 1965, soit un mois après sa deuxième investiture, avait dit que «la démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple». Et comme le peuple, au regard de l’étendue de sa composition, ne peut pas directement gérer lui-même ses affaires, il choisit ses représentants investis, pour un temps bien limité (mandat), de la mission et du pouvoir de gérer, en son nom, les affaires publiques. D’où les élections, moment capital de la vie démocratique où le peuple exerce son pouvoir souverain de choisir ses mandants dans les différentes institutions dotées de missions spécifiques d’exercice du pouvoir d’Etat.
Régime politique complexe, mais le mieux à même de garantir les droits et libertés des citoyens, la démocratie n’est possible que dans le contexte d’un Etat de droit, qui suppose trois principes de base de la source du pouvoir: le respect de la hiérarchie des normes juridiques en ce que les lois tirent leurs substance existentielle de la loi fondamentale, elle-même issue de la volonté du peuple souverain; l’égalité des citoyens devant la loi et la séparation des pouvoirs à l’effet d’éviter tout abus de pouvoir, suivant le principe de Montesquieu, le pouvoir arrête le pouvoir. «Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir», écrivit le philosophe français des lumières, dans son célèbre ouvrage «L’esprit des lois» (1748).
Ces choses sont expérimentées par d’autres peuples, des siècles bien avant nous. D’où vient, alors chez nous, cette culture politique où des acteurs, investis on ne sait de quel pouvoir, usurpent la souveraineté du peuple et entretiennent des laboratoires destinés à calfeutrer la volonté souveraine du peuple, pour choisir des élus à sa place? Il est vrai qu’il n’y a pas de démocratie où on n’influence pas les résultats des élections. Il est toujours possible d’influencer le choix populaire dans un sens comme dans un autre, suivant les marges que laissent la loi et le contexte démocratique. Mais, lorsqu’on en arrive à décider carrément à la place du souverain primaire, on n’est plus en démocratie.
C’est ce qui est arrivé probablement à notre Cour constitutionnelle qui a cru nécessaire de revenir sur certains recours. Elle ne pouvait plus continuer à faire semblant de dire le droit, car le phénomène de faux résultats électoraux dans la proclamation officielle des résultats a atteint des proportions de nature à menacer l’existence même de la démocratie, à la grande indignation des compatriotes épris de paix et de justice.
Souvenons-nous que le 14 août dernier, la Cour constitutionnelle avait vidé le contentieux électoral relatif aux scrutins de juillet 2022. Des 28 recours qui lui étaient adressés, deux ayant été retirés, aucun n’avait abouti, au grand étonnement de l’opinion nationale, au regard des irrégularités constatées dans l’organisation du scrutin.
Coup de théâtre, la Cour constitutionnelle a repris, jeudi 29 septembre, l’examen de cinq recours relatifs au second tour des élections législatives. Dans les cinq affaires, la cour a reformulé les résultats de la troisième circonscription de Makélékélé à Brazzaville, donnant ainsi le plaignant, le candidat indépendant Léonce Alban Oscar Kaky vainqueur, devant la candidate du P.c.t, Princesse Gaétane Line Mouangassa qui siégeait déjà à l’Assemblée nationale. Si tel est le droit, on applaudit. Pour celle qui a perdu, c’est un coup dur! Mais, «dura lex, sed lex» (la loi est dure, mais c’est la loi).
Dans l’opinion, on a tout de même le net sentiment que ce n’est pas l’unique cas dans ces élections qui mérite une reformulation des résultats. Pourquoi avoir seulement sacrifié une femme? Est-ce la seule qui a modifié les résultats de son élection? Qui ignore que c’est un réseau bien établi qui procède aux changements de résultats?
Un Congolais est élu dans les urnes, puisque son profil ne plaît pas à certains ou qu’il ne rentre pas dans les calculs politiciens des dirigeants, on change les résultats pour laisser passer celui qui a perdu. De telles pratiques indignes sont appelées à disparaître de notre démocratie. Bâtissons la Nation congolaise dans la confiance entre Congolais; construisons notre pays sur des bases fructueuses de justice sociale. C’est cela construire sur du roc, car tout le monde va passer.
L’HORIZON AFRICAIN

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