Coordonnateur du pôle en charge de l’administration de la Fédération U.d.h-Yuki France, ancien représentant outre-Atlantique du candidat Guy-Brice Parfait Kolélas à l’élection présidentielle de mars 2021, Dany Bitsindou est l’auteur du livre intitulé: «Ultime combat de Guy-Brice Parfait Kolélas». Dans l’interview qu’il nous a accordée par téléphone, il parle des élections qui viennent de se tenir et de l’avenir du parti. A ce propos, il n’est pas satisfait des résultats obtenus par l’U.d.h-Yuki et pense qu’une restructuration des instances du parti s’impose, pour mieux aborder les futures échéances électorales. Interview!

* Les résultats des deux tours des élections législatives sont désormais connus, l’U.d.h-Yuki a obtenu sept sièges et certains de vos candidats ont également fait des recours en annulation des résultats. Quelle lecture faites-vous de ces résultats?
** Avant tout, permettez-moi d’adresser mes fraternelles félicitations aux sept députés et 26 conseillers départementaux de l’U.d.h-Yuki, élus lors de ces échéances électorales.  Evidemment, des irrégularités altérant la sincérité du vote ont été relevées dans certaines circonscriptions. En tout principe de droit, des candidats ont saisi la juridiction compétente en matière de contentieux électoral, afin d’exposer les preuves de leurs contestations.
En dépit de tout cela,  nous à l’U.d.h-Yuki, nous ne pouvons pas nous satisfaire de tels résultats, pour un grand parti comme le nôtre. Le parti n’a pas pu obtenir de nouveaux sièges hors de son fief traditionnel et, pire, nous en avons perdu.
Nous devons analyser ces résultats en tenant compte de la réalité politique et du plan organisationnel interne du parti, c’est-à-dire évaluer les critères qui ont été pris en compte à l’investiture de nos candidats et les objectifs définis par notre direction nationale à ces élections. Le parti a investi moins de 40 candidats sur 151 sièges à pourvoir à l’assemblée nationale. Vraisemblablement, l’ambition n’était pas d’obtenir une majorité parlementaire.
En ce qui concerne les sièges des différents conseils départementaux, nous avons nettement reculé par rapport aux locales de 2017. Sans doute, il nous manque des moyens financiers conséquents pour maximiser nos candidatures et des stratégies de convergence politique avec nos alliées des dernières présidentielles, pour mieux nous affirmer. Ces résultats nous imposent la nécessité de restructurer le parti avec une orientation politique dépourvue de fébrilité et en harmonie avec la base militante.

* Votre parti est au coude-à-coude avec l’U.pa.d.s. Quelle est la priorité: être chef de file de l’opposition ou bien préparer le congrès pour doter le parti de nouvelles instances dirigeantes pour le conduire pendant les cinq prochaines années?
** Le statut de chef de fil de l’opposition est une conséquence des résultats des élections législatives. À ce sujet, le deuxième alinéa de l’article 11 de la loi déterminant le statut de l’opposition politique est clair. Il est sans ambigüité que les suffrages obtenus par l’U.d.h-Yuki lui confèrent de plein droit ce statut. La légitimité d’incarner cette institution constitutionnelle revient à un de nos 7 députés, car l’opposition congolaise est parlementaire et extra-parlementaire. Il nous revient de doter le parti d’instances dirigeantes capables de l’accompagner dans cette charge, pour l’intérêt des Congolais, pendant les cinq prochaines années. Bien entendu, pour désigner son chef de file et restructurer les instances dirigeantes, le parti doit se réunir en congrès, dans le respect de nos textes réglementaires ou à défaut en convention nationale, compte tenu des enjeux post-élection.

* La base n’est-elle plus en harmonie avec la direction du parti au regard de ces résultats?
** La base du parti est intacte et fidèle au combat politique légué par le président Guy Brice Parfait Kolélas. Cependant, une fissure réelle est en train de se créer entre les aspirations de cette base et la direction actuelle du parti. Les résultats de ces élections législatives et locales montrent, à l’évidence, dans plusieurs circonscriptions gagnables, que nos militants et sympathisants ne se sont pas reconnus dans les candidats investis par le parti, au détriment de certains frères et sœurs qui avaient un meilleur ancrage local. Le clientélisme au sein du Bureau exécutif national et de la Commission d’investiture a coûté des sièges au parti. Les responsables de cette chienlit devraient en tirer les conséquences politiques, lors du prochain congrès.

* N’est-il pas possible d’envisager une réflexion profonde, avant la tenue du congrès, pour baliser le chemin à l’essentiel?
** A mon avis, avant la tenue du congrès, nous devons poser un cadre préliminaire de réflexion qui va au-delà de la simple commission d’organisation du congrès et qui inclut toutes les sensibilités du parti qui se détermineront à travers les motions. A cet effet, le Bureau politique doit définir un calendrier précis des activités pré-congrès, afin de créer les conditions de la réussite de celui-ci, car il se joue l’avenir de l’U.d.h-Yuki. Nous devons sortir de ce conclave politique, rassemblés autour d’une direction du parti restructurée et une orientation politique pérenne.
Pour ma part, je prendrai activement mes responsabilités dans une motion qui intègre la suppression du poste de président de l’U.d.h-Yuki, afin de rendre un hommage éternel au président Guy Brice Parfait Kolélas; l’insertion de son dernier message dans le préambule des statuts du parti et qui accorde à la jeunesse une place de respectabilité au sein des instances décisionnelles et consultatives du parti.

* Il reste les sénatoriales de l’année prochaine. N’est-ce pas important pour le parti d’y travailler dès maintenant pour qu’il ne soit pas surpris?
** Le sénat comme l’assemblée nationale sont des lieux de l’excellence et de l’expression démocratique des Congolais. On ne devrait pas y entrer par effraction, tricherie ni cooptation. Le parti doit se préparer à aborder cette élection au suffrage indirect, avec des candidats investis sur des critères de militantisme et de compétence, et non avec l’intention de caser telle sœur ou tel frère battu aux législatives.
Par principe d’équité et d’égalité dans la promotion des membres du parti, les frères ou sœurs déjà investis aux législatives ne peuvent plus être réinvestis pour les élections sénatoriales. Agir autrement s’apparentera à une prime à l’échec destinée à tuer le parti. C’est avec beaucoup de gravité que je le dis, car la gangrène qui ronge notre Bureau exécutif national est silencieusement destructive dans les choix des candidats.

* Le message politique et testamentaire du président-fondateur de votre parti résonne-t-il encore en vous? Si oui, comment la base vit-il l’après Kolélas?
** Le message politique et testamentaire du président-fondateur Guy-Brice Parfait Kolélas résonne toujours en chacun de nous comme des paroles pleines d’espérance, car Guy-Brice Parfait Kolélas nous a simplement devancés dans le cours de l’histoire. L’infinitude de ses idées nous rappelle le sens de notre engagement après la tragédie. La dynamique de notre base pendant la campagne électorale des dernières législatives et locales est le symbole de notre état d’esprit.

Propos recueillis par Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

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