Président du parti Les souverainistes et candidat indépendant aux élections législatives et locales scrutins des 4 et 10 juillet 2022, dans la première circonscription électorale de Mossaka (Département de la Cuvette), Dave Uphrem Mafoula a donné une conférence de presse, jeudi 21 juillet 2022, à l’Hôtel Mikhael’s, à Brazzaville, sous le thème: «La fracture démocratique au Congo». Devant les journalistes de la presse nationale et internationale, l’opposant, qui a subi une arrestation de quelques heures à Mossaka après le scrutin, a évoqué la fraude électorale dont il a été victime, selon lui, de la part du candidat du P.c.t (Parti congolais du travail). «Si je n’ai pas été démocrate, en suppliant de garder leur sérénité, Mossaka serait en feu en ce moment, alors que l’auteur à l’origine de ce feu avait pris la fuite», a-t-il déclaré. Raison pour laquelle il a contesté les résultats publiés, en saisissant le juge constitutionnel, a-t-il dit en substance.

Ancien candidat à l’élection présidentielle de mars 2021, Dave Uphrem Mafoula est depuis connu comme un opposant modéré, respectueux des institutions établies et très attaché aux valeurs morales sur lesquelles il fonde sa vie politique. Candidat indépendant aux élections législatives dans la première circonscription de Mossaka, il a vécu une expérience électorale qui le conduit à lutter, plus que jamais, aux anti-valeurs qui minent la vie politique nationale. «L’urgence et la nécessité de la tenue de cette conférence de presse sont dues aux impératifs de responsabilité citoyenne et de conscience républicaine à l’origine de nos réflexions sur l’avenir du Congo, notre patrie», a-t-il dit dès l’entame de son propos liminaire. Il a fait sienne la citation du Président Marien Ngouabi: «Il n’est pas possible d’obliger les masses à accepter tel ou tel cadre. Le respect des masses se gagne».
Au sortir de cette expérience électorale, il dit être «porté par la conviction que ces échéances ont été un recul et un échec pour notre démocratie. Toutefois, je crains que vous ne mesuriez que trop subjectivement mon appréciation. Je préfère donc analyser avec vous, objectivement, son caractère intègre, donc inclusif, transparent et responsable».
«Ma plus grande joie aujourd’hui, c’est d’avoir vu toutes ces populations se mobiliser massivement pour la cause commune du développement de Mossaka. Je ne cesserai de les remercier. Les remercier surtout pour le calme observé jusqu’à présent. Car, si je n’ai pas été démocrate, en suppliant de garder leur sérénité, Mossaka serait en feu en ce moment, alors que l’auteur à l’origine de ce feu avait pris la fuite. Pour cette sagesse, je ne cesserai de leur dire merci», a-t-il indiqué.
«Pour ce qui est des irrégularités constatées, là-bas, par tout le monde, y compris les administrateurs et les agents de la force publique, j’ai dressé un document vous renseignant succinctement sur les différentes forfaitures ayant entaché l’intégrité de l’élection à Mossaka. Sans y revenir, il est important pour moi de rappeler ici le caractère souverain d’une élection. Aussi, faire voter des sujets étrangers de la RDC (République Démocratique du Congo), tel que l’a fait Oscar Otoka, en complicité avec M. Jean-Louis Liwanga, président de la Commission locale à Mossaka, est tout simplement honteux et dénote un manque de respect aux principes et valeurs de notre République. Sans gêne, ce sont les mêmes compatriotes qui lancent des appels d’unité de Mossaka, comme s’il pouvait y avoir unité dans l’irrespect total de la souveraineté d’un peuple», a-t-il fait savoir.
«Quant aux résultats des élections, je les ai tout simplement contestés, en saisissant le juge constitutionnel, de qui nous attendons une décision juste. Pour revenir à l’intégrité de ces élections, je ne suis pas sûr qu’il me soit opportun d’évoquer, ici, tous les autres cas honteux dénoncés un peu partout. De Pointe-Noire à Impfondo, en passant par Dolisie, Sibiti, Nkayi, Mouyondzi, Ngo, Ouesso et j’en passe, les phénomènes observés ont été les mêmes», a-t-il souligné.
«Au lieu d’être un moment de sursaut républicain, ces élections n’ont fait qu’amplifier la fracture démocratique et politique dans notre pays, créer d’autres conditions de fragilité économique et sociale, augmenter la peur des Congolais, leur angoisse, leur inquiétude, leur colère et provoquer des conflits de tous ordres. En fait, c’est le rapport élections-paix-sécurité dans notre pays qui vient d’être à nouveau mis à mal. Quelle régression historique», s’est-il exclamé. «C’est pourquoi il faut le dire, toutes les crises politiques que nous avons connues dans l’histoire de notre démocratie sont, en réalité, des crises de légitimité qui aboutissent aux crises d’autorité, avec tous les revers possibles», a-t-il fait observer.
Répondant aux journalistes, Dave Uphrem Mafoula a expliqué qu’en participant à cette élection, il a respecté la loi: «J’attendais que la même chose se fasse avec mon adversaire et plus avec les autorités locales. Seulement, j’ai constaté qu’il y avait des volontés qui ne voulaient absolument pas respecter la loi. Deux arrêtés du préfet du Département de la Cuvette, qui porte le même numéro 101, avec les mêmes références. Le premier arrêté date du 29 juin 2022, il fixe le nombre des bureaux de votes à 26 et le deuxième arrêté, signé par le même préfet le 6 juillet 2022, fait passer de 26 à 30 bureaux de vote. Quand j’ai vu ça, je me suis interrogé: même pour tricher, il faut de l’intelligence. Le deuxième est sorti, parce que j’avais mis la pression et là, j’avais compris le mécanisme qui se mettait en place pour tricher. Pression après pression, l’arrêté a été affiché le 8 juillet 2022 et il présentait des anomalies administratives. A ce moment-là, j’ai réalisé que Jean-Louis Liwanga était en complicité avec Oscar Otoka, pour tricher aux élections, jusqu’à ce qu’il ait décidé de faire sortir nos délégués dans un bureau de vote, sans pourtant nous signaler et il les a fait garder dans les locaux de la Marine. Heureusement que j’ai discuté avec l’officier marin, pour qu’une solution soit trouvée. Malheureusement, les présidents des bureaux de vote ont menacé mes délégués, tout en leur demandant de coopérer, en acceptant des sommes d’argent».

Propos recueillis et commentés par Chrysostome
FOUCK ZONZEKA

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