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Burkina Faso : Un jeune capitaine de 34 ans à la tête du pays, après un coup d’Etat

Après une confusion militaire à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, où des tirs d’armes automatiques et lourdes se sont fait entendre durant la journée du vendredi 30 septembre, la nouvelle a fini par tomber le soir: la confusion créée par la mutinerie des militaires n’était autre qu’un coup d’Etat qui a abouti au renversement du Président de transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui s’est réfugié au Togo. Pays confronté au terrorisme des groupes djihadistes dans sa partie Nord, le Burkina Faso s’enfonce ainsi dans sa réputation de pays où les coups d’Etat sont légion. Désormais, un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré, est à sa tête.

Le capitaine Ibrahim Traoré ( 34 ans), à la tête du Burkina Faso, à la suite d’un coup d’Etat.
Le capitaine Ibrahim Traoré ( 34 ans), à la tête du Burkina Faso, à la suite d’un coup d’Etat.

A croire que l’armée burkinabé ne fut créée que pour renverser les régimes au pouvoir. En tout cas, elle en détient le record u continent, depuis le premier coup d’Etat perpétré le 4 janvier 1966 par le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana, contre le premier Président de la République de Haute-Volta, Maurice Yaméogo.
A ce jour, on compte une dizaine de coups d’Etat au Burkina Faso, pays pauvre de plus de 20 millions d’habitants, dont l’économie repose essentiellement sur l’agriculture (32% du produit intérieur brut) et sur le dynamisme de sa diaspora qui avoisine les 7,5 millions de personnes dont 4 millions en Côte d’Ivoire.
Au début de cette année, les bruits de bottes se sont fait entendre dans la capitale. Les militaires venaient de renverser le Président élu Roch Marc Christian Kaboré, qui était dans son second mandat, après sa réélection en 2020 dès le premier tour, avec 57,87 % des voix. Son tombeur, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (M.p.s.r), lui reprochait une politique peu efficace contre les groupes djihadistes, après le massacre d’Inata où 53 gendarmes avaient été tués, en novembre 2021.
Voilà que lui-même a subi le même scénario, neuf mois et demi après son accession au pouvoir. Son renversement a été précédé par l’attaque, lundi 26 septembre dernier, à Gaskindé, dans la Province de Soum, au Nord du pays, d’un convoi de ravitaillement. Cette attaque s’était soldée, en effet, par onze militaires tués, 28 blessés et une cinquantaine de civils portés disparus, provoquant la colère des militaires. La dégradation de la situation sécuritaire, avec la multiplication des attaques djihadistes de plus en plus meurtrières, dans le Nord du pays, voilà ce qui a justifié un nouveau putsch qui s’est déroulée de manière similaire que celui de janvier dernier.
Dans la nuit du jeudi au vendredi 30 septembre, des coups de feu se sont fait entendre du côté du camp Baba Sy où se trouve le quartier général du M.p.s.r, l’organe au pouvoir. Dans la matinée du vendredi, des militaires se sont déployés dans la ville, bloquant les points stratégiques comme la Primature, la Présidence de la République, la télévision nationale, etc. Durant la journée, un communiqué de la Présidence de transition a tenté d’apaiser la situation, appelant les Burkinabés au calme.
Mais, le soir, peu avant 20h, un groupe de militaires a fait son apparition à la télévision, pour annoncer que «le lieutenant-colonel Damiba est démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration». Le nouvel homme fort est le capitaine Ibrahim Traoré. Comme en janvier dernier, des scènes de joie ont accompagné le communiqué des putschistes. Après une médiation des chefs coutumiers et des leaders religieux, le lieutenant-colonel Damiba a accepté de démissionner, pour éviter une confrontation sanglante qui peut coûter cher au pays. Il s’est réfugié à Lomé, au Togo. A Ouagadougou, des manifestants ont vandalisé et même tenté d’incendier l’Ambassade de France, pays qu’ils accusent de protéger le Président déchu, appelant à la coopération avec la Russie. La nouvelle junte a ramené le calme et promis de mettre en place un nouveau gouvernement. Décidément, le Burkina Faso est le pays des hommes en treillis!

Urbain NZABANI

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